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l'Art face à la pandémie de Covid-19
Comment tenir ?

"Nous vivons une situation à la fois inédite et inquiétante. Mais l’Art s’est toujours relevé. Le Positif doit perdurer" En tant que créatrice de HASHT-ART, j'appelle à encourager le public à visiter, rassurer, ne pas cacher les blessures de la pandémie, tout en envisageant le mieux pour l’avenir, avec les moyens du bord.

Publié le 19 Octobre 2020 par Sophie Mahon

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Depuis des mois, certains de mes clients me posent les mêmes questions : quel avenir pour l’Art ? En a-t-il un ? Faisons-nous partie de cet avenir et peut-on miser sur lui ? Et leurs questions sont légitimes. Depuis le mois de Mars, l’Art et la Culture ont beaucoup de mal à se relever de cette tragique pandémie, qui continue d’envahir le monde. Des musées ont fermé leurs portes pendant des mois, espérant aujourd’hui un quasi-retour à la normale. Des galeries d’art ont mis la clé sous la porte, n’ayant plus eu de possibilité. Certains salons et foires n’ont pas pu accueillir professionnels et collectionneurs, attendant avec impatience ces temps forts du Marché de l’art, où se font les plus grosses ventes. En clair : sur quoi l’Art va s’appuyer pour traverser cette pandémie et perdurer dans l’avenir ?

Je leur réponds à chaque fois : je vous comprends, et comme vous je suis touchée de voir l’Art pour lequel j’ai une passion depuis toujours autant vaciller. Mais nous devons continuer à y croire. Si des galeries ferment, il ne faut pas les laisser tomber dans l’oubli, mais plutôt les accueillir ailleurs, leur proposer des partenariats, ou leur proposer de créer une galerie virtuelle. Que leur image et leurs artistes perdurent. Car en effet, ceux qui dépendant avant tout d’elles, ce sont les artistes. Et les artistes sont les poumons du Marché de l’art et de la Culture. S’ils ne produisent plus, l’Art s’éteindra sans doute. Il faut donc continuer à les soutenir eux-aussi. Il en va de même pour les musées, quelques soient leurs spécialités historiques et artistiques, idem pour les fondations et autres institutions culturelles. Je le redis souvent : il faut positiver et voir plus petit, tout en pensant en grand.

Il n’y a rien de naïf dans ces écrits. Si l’Art a traversé tant de tragédies au cours des siècles, pourquoi s’effondrerait-il maintenant ? Nous avons aujourd’hui un certain nombre de moyens technologiques qui n’existaient pas auparavant, comme internet, les réseaux sociaux, le cinéma, le streaming. Regardez l’exposition Léonard de Vinci au Musée du Louvre : aujourd’hui, nous proposons même de voir des expositions au cinéma comme si nous y étions. Ce système avait déjà été pensé pour les opéras, pourquoi pas les expositions. Se cultiver et faire perdurer sans prendre le risque d’être contaminé, ou sans avoir à se déplacer de son domicile. Par ailleurs, le public joue aussi un rôle primordial dans la préservation de cette chaîne. Pendant le confinement, j’ai appris à mes clients à revoir leur manière de penser les œuvres dans leur galerie et les moyens de communication. Il en est sorti que la première chose qu’ils voulaient faire passer était surtout le travail de leurs artistes, leurs histoires et leurs authenticités. Nous en étions presque au stade où nous racontions une histoire à travers les moyens numériques. Et pendant le confinement, il s’est trouvé que le public était très friand de lectures culturelles, artistiques et colorées pendant ces heures incertaines. À la sortie du confinement, tout ce travail a encouragé le public à sortir de chez lui et aller visiter les musées et galeries d’art.

Telles la peste qui a anéanti la ville de Marseille en 1720 et la grippe espagnole le monde en 1918, la pandémie de la Covid-19 emporte sur son passage un grand nombre de victimes, que ce soit sur le plan physique, professionnel et émotionnel. À chaque fois, le monde de l’Art a été touché, mais lorsque nous regardons aujourd’hui son parcours historique, il est toujours présent, il a su se relever, s’adapter, prendre les anciennes méthodes et les adapter à leur temps, et surtout être patient pour pouvoir un jour se relever.

Je terminerai cette tribune par une citation de Confucius : « celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres. » À nous de jouer, professionnels, collectionneurs, passionnées, équipes de musées, membres de fondations, artistes et surtout public. A nous d’apporter notre petite pierre à l’édifice de l’Art, pour pouvoir ensemble le reconstruire, en suivant toujours les gestes barrières !

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