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Léonard de Vinci est sans doute un des plus grands génies de la Renaissance italienne. Touche à tout, il a révolutionné l’Art, la Science, l’Architecture et la Médecine de son temps. Le résultat de ses recherches est encore bien présent de nos jours, aux côtés de nos médecins et chercheurs. Et tel un artiste complet, il a légué à l’Humanité de véritables archives : ses dessins et textes. Et pour cela, Léonard de Vinci avait une technique bien à lui à l’époque : la dissection.

Publié le 24 Février 2017 par Sophie Mahon

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Homme de Vitruve vers 1490

Léonard de Vinci

Gallerie dell'Accademia, Venise, Italie

Crédits photos : © Gallerie dell'Accademia

Au début du Quattrocento italien (XVème siècle italien, et berceau de la Renaissance en Europe), l’Italie connut un véritable bouillonnement culturel. Nous quittâmes les pensées du Moyen-Âge où pour les croyants, Dieu dominait le monde terrestre et céleste. Le sort des hommes dépendait encore de la décision divine. L’Homme commença à s’émanciper de ces croyances, se rendant lui-même maître de son destin. Et l’Art suivit. Les artistes ne produisaient plus des oeuvres ou des édifices où Dieu est constamment présent. Désormais l’Homme devint le centre du monde. L’Antiquité demeurait un modèle absolu pour les artistes. Petit à petit, on s’éloigna peu à peu du Gothique international qui domine encore partout en Europe, pour laisser place à un Art nouveau. Cet Art est fondé sur la représentation de la nature, l’étude de la géométrie, de la perspective, l’équilibre des proportions, la Science ou encore de nouvelles techniques picturales.

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Léonard de Vinci, très curieux de la place de l’Homme dans l’univers souhaita donc en savoir plus sur l’anatomie humaine. Dès les années 1480, l’artiste entreprit de disséquer des corps (technique jugée contre-nature et punie par la Justice), dans le projet de réaliser un important traité d’anatomie illustré. Le traité devait être organisé selon la croissance progressive du corps humain, depuis son stade embryonnaire dans l’utérus jusqu’à l’âge adulte. Selon une note datant des dernières années de sa vie, il aurait disséqué plus de trente cadavres. Il s’intéressa à l’aspect des muscles et organes, la musculature et le mouvement, la reproduction humaine, etc. Il tenta également d’en comprendre le fonctionnement et réalise quelques découvertes importantes, dont certaines planches anatomiques sont encore conservées de nos jours.

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Torse de femme, vers 1508

Léonard de Vinci

Windsor Castle, Royal Academy Library; Londres, UK

Crédits Photos : © Taschen

Léonard de Vinci, comme ses contemporains artistes, estimait que la représentation de la figure humaine devait être l’un des objets essentiels de l’Art. Pour parfaitement représenter le corps humain, il fallait selon lui le connaître dans son apparence extérieure mais aussi dans son fonctionnement interne. Sur ce dessin, Léonard de Vinci nous présente une étude anatomique des organes, véritable révolution pour son époque. Léonard de Vinci y représente le rôle du cÅ“ur dans la circulation sanguine (« une invention Â» due à William Harvey au 17e siècle), il identifie aussi l’existence de quatre cavités cardiaques alors que Vésale et Descartes n’y verront toujours que deux.

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Entre 1510 et 1511, à l’Université de Pavie, Léonard poursuivit son projet. Il partit ensuite à Rome, entre 1513 et 1516, et fréquenta l’hôpital Santo Spirito in Sassia. Grâce à ses visites et observations, il dirigea plusieurs autopsies. Cependant, le traité d’anatomie n’a jamais vu le jour. En revanche, des centaines de dessins autographes, souvent annotés d’explications et de légendes, nous sont parvenus. Pour la majeure partie d’entre eux, ils sont aujourd’hui conservés dans trois manuscrits de la collection royale anglaise, à Windsor.

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L’importance que Léonard de Vinci accorda à l’illustration des phénomènes observés est inédite : l’image jusqu’alors occupait peu de place dans la science anatomique,  aujourd’hui ce n’est plus le cas, et les livres des étudiants en médecines en témoignent. De plus, l’ambition de l’artiste consistait à aller plus loin que ne l’ont fait ses contemporains, notamment dans la représentation du mouvement. Ce fut sans doute pourquoi les études anatomiques de Léonard de Vinci sont furent plus topographiques que physiologiques. Le maître y dessinait les différentes parties du corps humain mais il cherchait aussi, et surtout, à comprendre le fonctionnement des muscles et des organes.

Si des professionnels et étudiants en Médecine lisent cet article, ils pourront rendre hommage à ce génie de l’Art et de la Science, en s’amusant à lire les planches anatomiques.

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